Confinés, mais pas cons finis, on a donc le temps de [re-] lire Marx!

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Confinés, mais pas cons finis,

on a donc le temps

de [re-] lire Marx!

 

 

 

Dans les diverses correspondances échangée ces temps derniers, ce document envoyé par le camarade Gérard BAD :

« Principes fondamentaux de production et de répartition communistes

Nous aurons je pense l’occasion de revenir sur ce sujet, qui devra se résoudre par les acteurs de la révolution. G.Bad »

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D’où nous avions extrait, en guise de réponse…

« Un excellent passage, utile comme base de réflexion, malgré tout,dans ce monument de confusionnisme gauchiste >>>

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« Il peut, à première vue, paraître bien étrange que les prétendus économistes marxistes se soient si peu intéressés aux catégories de la forme communiste de l’économie. Pourtant Marx a exprimé ses conceptions à ce sujet de manière apparemment complète, même si c’est sous une forme condensée, dans les gloses marginales, connues sous le nom de Critique du Programme de Gotha. Mais cela n’est étrange qu’à première vue. Les  » disciples  » de Marx, en effet, ne se sont guère préoccupés de sa grandiose vision, parce qu’ils pensaient avoir découvert que les conditions fondamentales de la direction et de l’administration de l’économie s’étaient complètement modifiées par rapport à ce que Marx pensait. C’est pourquoi l’Association des producteurs libres et égaux est devenue entre leurs mains : l’ » étatisation « . Le processus de concentration du capital et de l’économie leur paraissait pousser à la roue en direction de cette étatisation avec la plus grande des rigueurs. Mais pendant les années révolutionnaires de 1917 à 1923, sont apparues des formes nouvelles, le prolétariat s’est emparé des moyens de production. La révolution russe a montré que soit les conseils restent maîtres du terrain, soit s’installe une organisation économique centralisée liée à l’État. Et tout cela démontre une fois de plus l’exactitude des directives de Marx pour l’économie communiste.

Disons quelques mots sur ces Gloses marginales. En 1875, l’Association générale des travailleurs allemands, l’organisation de Lassalle, devait fusionner avec le Parti ouvrier social-démocrate. Une esquisse de programme fut établie à Gotha. Ce programme d’unification fut soumis par Marx d’un côté et Engels de l’autre a une critique destructrice. Marx envoya sa critique à Bracke et il intitula son manuscrit Gloses marginales au programme de coalition. Dès 1891 ces gloses marginales étaient connues dans des cercles moins restreints, surtout lorsqu’Engels les eut publiées dans Die Neue Zeit. On n’en entendit plus parler jusqu’en 1920, 1922 et 1928 où on en fit des rééditions.

Ces gloses marginales nous voulons d’abord les utiliser pour notre conclusion. Elles s’accordent tellement bien avec ce qui précède que notre travail apparaît, pour ainsi dire, comme une continuation et une mise à jour de la conception de Marx. Nous allons illustrer cet accord par une citation du passage où Marx polémique contre le « programme de coalition » au sujet de la conception selon laquelle chaque travailleur doit recevoir le « fruit intégral de son travail ».

 »  Si nous prenons d’abord les mots « fruits du travail  » sens de « produit du travail », le fruit du travail coopératif est alors la totalité de ce que la société produit. Or, il faut en retrancher :

Premièrement, un fonds destiné au remplacement des moyens de production usés.

Deuxièmement, une fraction additionnelle pour élargir la production.

Troisièmement, un fonds de réserve et d’assurance contre les accidents, les perturbations dues aux phénomènes naturels, etc.

 » Ces déductions opérées sur le  » fruit intégral du travail  » sont une nécessité économique, et leur grandeur sera déterminée en fonction des moyens et des forces disponibles, en partie par le calcul des probabilités; et l’équité comme telle n’a rien à faire dans une opération de cette nature.

 » Reste l’autre partie du produit total, celle qui est destinée à la consommation. Avant de procéder à sa répartition entre les individus, il faut encore en déduire:

 » Premièrement : les frais généraux d’administration qui ne concernent pas la production.

 » D’emblée, cette fraction se trouvera considérablement réduite en regard de ce qu’elle est dans cette société et devrait diminuer au fur et à mesure que se développera la société nouvelle.

 » Deuxièmement : le fonds destiné à la satisfaction communautaire en besoins tels qu’écoles, hygiène publique, etc.

 » D’emblée, cette fraction augmentera considérablement, en comparaison de ce qu’elle est dans la société actuelle; et elle s’accroîtra à mesure que se développera la société nouvelle.

 » Troisièmement : le fonds destiné à ceux qui sont dans l’incapacité de travailler, etc., pour parler bref, ce qu’on appelle aujourd’hui, dans le langage officiel, l’assistance publique.

 » À présent, et à présent seulement, nous abordons la « distribution  » seule envisagée dans ce programme d’une inspiration lassallienne et, disons-le, passablement bornée, Il s’agit de la fraction des moyens de consommation distribuée entre les producteurs individuels de la société coopérative.

 » Insensiblement, le  » produit intégral du travail  » s’est déjà transformé en  » produit partiel », encore que la part retirée au producteur, en sa qualité d’individu privé, lui revienne directement ou indirectement en sa qualité de membre de la société. «  (Marx, op. cit., p. 1417-1418, La Pléiade.)

Ce que nous ne trouvons chez aucun économiste marxiste saute ici aux yeux. Marx se représente l’économie dans la société communiste comme un processus fermé, où se fait une circulation conformément à des lois. La nécessité économique de procéder au remplacement et à l’élargissement des moyens de production, tel est le fondement sur lequel repose aussi la distribution du produit général. Marx ne peut nulle part être accusé de nourrir l’arrière-pensée de faire réglementer ce remplacement par des commissaires d’État, par des décisions de personnes. Pour lui, il doit s’agir d’un processus purement matériel exigeant un étalon de mesure qui, cela va de soi, ne peut sortir que de la production elle-même. Si les frais généraux, la satisfaction communautaire des besoins, et l’assistance publique pour ceux qui sont dans l’incapacité de travailler, viennent rogner le « fruit intégral du travail », on ne voit pas qu’il soit question, chez Marx de statistiques, il y a simplement une déduction pour chaque producteur individuel dans sa part de produits de consommation. Si on se souvient que, de plus, il propose comme unité de mesure pour cette répartition le temps de travail fourni par l’individu, alors le tableau est complet. Nous croyons par conséquent avoir le droit de dire que notre exposé n’est qu’une application logique du mode de pensée de Marx.

De la comptabilité en argent à la comptabilité en temps de travail

Dans une discussion de vive voix des Principes fondamentaux de la production et de la distribution communistes, on a soulevé pour l’essentiel deux arguments. Le premier porte sur le calcul en termes de temps de travail, le second affirme que cette étude esquisse les fondements d’une société utopique. Nous voulons montrer maintenant que ces deux arguments ont déjà été réfutés par l’histoire.

La suppression de l’argent et son remplacement par le temps de travail social moyen (argent-travail) est un acte révolutionnaire et, si la puissance de la classe ouvrière est suffisante, elle peut être accomplie en quelques mois. C’est une question de puissance à laquelle seul l’ensemble du prolétariat peut répondre. »

http://www.left-dis.nl/f/gicschlu.htm

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Ce texte a donc le mérite de poser une question de fond en termes d’économie « alternative » au capitalisme, c’est à dire, pour ce qui nous concerne, en termes de transition socialiste prolétarienne. C’est donc le moment ou jamais de se réapproprier cette idée fondamentale de Marx…

D’où la suite d’une recherche sur le sujet…

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Bonjour à tous,

Récemment le camarade « Oeil de Faucon » (Gérard BAD), nous proposait un imposant document issu de la littérature gauchiste du GIC, d’où pouvait néanmoins surgir une réflexion de fond utile sur les questions économiques et politiques de la révolution prolétarienne, sauf à y renoncer, évidemment…

Le passage sélectionné cité comme extrait dans mon mail en réponse faisait donc référence au texte fondamental de Marx sur le sujet, la Critique du Programme de Gotha.

Ce texte montre la nécessité, dans une économie de transition socialiste prolétarienne, de passer à la mesure des échanges sur la base du quantum de travail, traduit dans le texte du GIC par temps de travail social moyen (argent-travail).

Voici donc, en PJ [PDF], d’une part, le texte original de Marx, et d’autre part, la traduction française issue des « Editions Sociale », avec précisément une correction nécessaire, sur ce point, en rapport au texte original. En effet, et sur « marxists.org«  également, cette notion est étrangement « escamotée »…!!!

 

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/04/marx-kgp-extrait-du-texte-original.pdf

Cliquer pour accéder à marx-kgp-extrait-du-texte-original.pdf

https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2020/04/marx-cpg-le-travail-comme-unite-de-mesure.pdf

Cliquer pour accéder à marx-cpg-le-travail-comme-unite-de-mesure.pdf

Un sujet de réflexion utile, donc, et à tout le moins, pour ne pas mourir idiots!

Bien à vous tous,

Amicalement,

Luniterre

Voir aussi >>>

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/05/17/marx-200-ans-quelle-signification-de-son-detour-russe/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2018/01/12/democratie-proletarienne-et-planification-socialiste-le-role-de-linformatique-et-de-linteractivite/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/marx-marxisme-critique-du-programme-de-gotha-glose-marginale-1-les-fondamentaux-economiques-de-la-transition-socialiste-proletarienne/

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