La classe ouvrière « disparaît » elle à l’époque de la mutation banco-centraliste du système de domination de classe ?

 

 

La classe ouvrière « disparaît » elle à l’époque de la mutation banco-centraliste du système de domination de classe ?

 

 

Une réponse à cette question est rendue nécessaire suite à la polémique déclenchée par la publication, sur VLR(*), de quatre graphes représentant l’évolution économique de la société industrielle moderne depuis 1890.

 

 

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(* http://mai68.org/spip2/spip.php?article15025

Et ici même: http://cieldefrance.eklablog.com/emergence-du-banco-centralisme-le-temps-long-et-ses-limites-a214088527 )

 

La classe ouvrière « disparaît » elle à l’époque

de la mutation banco-centraliste

du système de domination de classe ?

samedi 29 avril 2023, par Luniterre

 

 

 

 

La classe ouvrière « disparaît » elle à l’époque de la mutation banco-centraliste du système de domination de classe ? 

Une telle « vision » caricaturale de l’évolution sociale fait elle partie de l’analyse de cette évolution ou seulement de l’argumentation fallacieuse et mensongère des négationnistes de la réalité contemporaine que sont les trotskystes et les divers autres pseudo-« marxistes », dont M. Viriato est l’expression typique ? 

A l’époque de Marx, et jusqu’à la fin de sa vie, qui est également la fin de la toute première révolution industrielle, l’industrie reste basée sur la force de la vapeur, l’électricité n’ayant pas encore fait son apparition en tant que force motrice de l’industrie, et à peine balbutiante pour l’éclairage. Quant au moteur à combustion interne, il appartient essentiellement au siècle encore à venir…

C’est l’époque de l’émergence de la classe ouvrière, principalement en tant que prolétariat industriel productif, c’est-à-dire dont la force de travail est directement intégrée à la marchandise produite au cours du processus productif. 

C’est sur la base de cette intégration que Marx établit l’analyse de la plus-value en tant que processus d’élargissement du capital productif investi (1). 

La classe ouvrière préexistait donc avant l’industrie « moderne » de cette époque, mais à partir de cette première révolution industrielle, les notions de « classe ouvrière » et de « prolétariat industriel productif » ont évidemment tendance à se confondre, le prolétariat industriel productif supplantant numériquement toutes les catégories ouvrières artisanales et semi-artisanales, qui ont-elles-même tendance, sinon à « disparaître », du moins à se réduire drastiquement, en nombre et surtout, en proportion des autres classes sociales.

A l’époque de Marx la « classe ouvrière », au sens du prolétariat industriel productif, est donc appelée à un bel avenir, en tant que classe sociale en pleine expansion, et c’est bien sur cette expansion que repose une grande partie de l’analyse prospective de Marx.

En France, par exemple, l’apogée de cette expansion se situe précisément en 1974, soit plus d’un siècle après la publication du Livre I du Capital (2).

Avec le développement et l’apogée de l’industrialisation apparaît aussi le phénomène de « tertiarisation » de l’économie et de la société. C’est-à-dire l’apparition d’une société basée essentiellement sur une économie de services dans tous les domaines, et non plus sur une économie productive au sens industriel du terme.

Ce phénomène de tertiarisation, qui va donc avec le recul du prolétariat industriel productif, et donc, en France, depuis un demi-siècle, désormais (…49 années, exactement !), se produit donc de manière inévitable dans toutes les sociétés industrielles modernes, à mesure qu’elles se développent et évoluent, même si avec des décalages parfois considérables, dans le temps, entre les pays et les régions du monde.

Le phénomène de tertiarisation se produit donc déjà, actuellement, en Chine, jusqu’ici considérée comme « l’atelier du monde », même s’il n’en est encore qu’à ses débuts, dans ce pays.

En France il se trouve donc que l’apogée de l’industrialisation, en 1974, correspond aussi au début du déclin de la productivité du capital en Occident, en général (3). Ce qui n’est donc pas tout à fait un « pur hasard »… !

Cela fait donc un demi-siècle que la part du travail productif directement intégré à la marchandise au cours du processus productif lui-même ne cesse de diminuer dans notre pays comme dans la plupart des autres pays occidentaux. Autrement dit, cela fait donc un demi-siècle que se réduit la part du travail productif qui est à l’origine de la plus-value, au sens précisément marxiste de l’élargissement du capital par le processus d’investissement productif. 

Si cette part se réduit, elle ne « disparaît » pourtant pas encore totalement, même si cela semble parfois être le cas, comme en Ile de France, où elle tourne désormais autour de 1% (4).

Avec la modernisation technologique, qui est précisément la cause de cette réduction, les forces productives n’en continuent pas moins de croitre et de produire potentiellement toujours davantage de valeurs d’usage disponibles, qui sont essentiellement la reproduction de la valeur d’usage du capital fixe, c’est-à-dire de l’outil industriel technologiquement modernisé.

Si la classe ouvrière, au sens du prolétariat industriel dont la force de travail est directement intégrée à la marchandise au cours du processus productif, se réduit considérablement, la classe ouvrière au sens plus général du terme ne « disparaît » donc pas, même si elle continue également, globalement, de se réduire en nombre et en proportion des autres classes sociales.

Le phénomène de banco-centralisation, reposant sur la dette globale banco-centralisée, publique et privée, apparaît donc lorsque la masse du capital circulant sous forme de masse salariale n’est plus suffisante pour le cycle de renouvellement et de développement du capital fixe (essentiellement, l’outil industriel), et cela du fait que la réalisation de la plus-value productive résiduelle ne permet donc plus l’élargissement du capital productif investi (5).

Le cycle de la dette doit donc dès lors compenser pour l’un et l’autre. 

L’élargissement du cycle de la dette devient alors absolument nécessaire à l’élargissement de la valeur d’usage du capital fixe et de sa production marchande, dont une partie est entièrement parasitée par la classe banco-centraliste sous forme de pseudos-« bénéfices » et de « superprofits » qui n’ont autrement aucune existence réelle. 

Luniterre

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(_1_ La Dette globale, publique et privée, nouveau Condottiere de la valeur d’usage, pour le compte des Banques Centrales

http://cieldefrance.eklablog.com/la-dette-globale-publique-et-privee-nouveau-condottiere-de-la-valeur-d-a214079921

Cet article inclut donc un rappel de la définition marxiste de la plus-value. 

(_2_ https://xn—tableau-entres-sorties-m8b.fr/desindustrialisation-par-pays/)

(_3_ Emergence du banco-centralisme : le temps long et ses limites

http://cieldefrance.eklablog.com/emergence-du-banco-centralisme-le-temps-long-et-ses-limites-a214088527

(_4_ Banco-centralisme : Le sens retrouvé du combat social en France

http://cieldefrance.eklablog.com/le-sens-retrouve-du-combat-social-en-france-a213299195

(_5_ http://ekladata.com/gXCuyBLp94NCeI87AE_5ExZxjEI/MARX-GRUNDRISSE-EXTRAIT-TRADUCTION-ORIGINAL.pdf )

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 Récent sur le même thème :

 

Emergence du banco-centralisme:

le temps long et ses limites

 

http://cieldefrance.eklablog.com/emergence-du-banco-centralisme-le-temps-long-et-ses-limites-a214088527

 

 

 

 

Emergence du banco-centralisme: le temps long et ses limites

 

La Dette globale, publique et privée, nouveau Condottiere de la valeur d’usage, pour le compte des Banques Centrales

 

http://cieldefrance.eklablog.com/la-dette-globale-publique-et-privee-nouveau-condottiere-de-la-valeur-d-a214079921

 

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Dette, Capital : ce que disent véritablement les chiffres…

 

http://cieldefrance.eklablog.com/dette-capital-ce-que-disent-veritablement-les-chiffres-a214044897

 

http://mai68.org/spip2/spip.php?article14959

 

 

 

 

COURBURE 1

 

 

 

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