Le sens retrouvé du combat social en France

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Manipulation des statistiques ??? Ou simple constat du réel ?

En réalité, le chiffre, de 1,21% de population ouvrière industrielle en Île de France, est encore une évaluation « optimiste » de la réalité actuelle. En effet, il rapproche le dernier chiffre connu de la population ouvrière industrielle en ÎdF, en 2018, du dernier chiffre connu de la population active en ÎdF, en 2019. Or, à l’évidence, la tendance sur la durée pour ces deux chiffres est carrément opposée, et donc le chiffre réel actuel, en pourcentage relatif de ces deux données, est nécessairement encore inférieur à ce résultat de 1,21%. ( Au demeurant déjà « arrondi » à partir de 1,2092784% !!!)

Evidemment, donc, avoir le courage de faire face à la réalité du monde actuel, cela commence par ouvrir les yeux sur ce monde tel qu’il est aujourd’hui, et tel qu’il évolue réellement, dans ses tendances profondes, et notamment, en termes de stratification sociale.

La loi du développement des forces productives humaines étant ce qu’elle est, le cycle suivi par les économies occidentales « avancées » se retrouve nécessairement dans les économies « émergentes », même si avec quelques années ou quelques décennies, tout au plus, de décalage. Et il se retrouve même avec nécessairement une accélération dans la durée, au fur et à mesure que les technologies les plus avancées sont tout aussi nécessairement exportées vers ces pays, comme c’est le cas de la Chine.

Malheureusement, il est suffisamment évident que le niveau de conscience de classe, dans la plupart des pays, est en régression, et surtout, par rapport à l’évolution des forces productives modernes, qui excluent de plus en plus le rôle du travail productif humain, comme le remarque Mélenchon lui-même, bien qu’il soit évidemment dans l’incapacité d’en tirer les conséquences sociales et politiques, et surtout, sans ruiner sa propre boutique politique.

Mélenchon, mensonges et manipulations !

http://cieldefrance.eklablog.com/melenchon-mensonges-et-manipulations-a213295225

 

Il est donc également parfaitement vain et illusoire de spéculer sur le fait que la classe ouvrière, encore relativement importante, dans les pays « émergents », pourrait accéder suffisamment rapidement à la conscience de classe nécessaire pour construire une alternative au système de domination de classe mondialisé avant que le cycle « naturel » des forces productives n’y amorce aussi sa « réduction », ce qui est déjà le cas en Chine !

Paradoxalement, ce qui fait la force de résistance de la Russie, c’est le niveau relativement arriéré, suite à l’effondrement de l’URSS, de ses forces productives. Suite à l’effondrement, également, du régime comprador eltsinien, elle redémarre donc une croissance industrielle nouvelle, et surtout, par les contraintes même des « sanctions » occidentales, sur la base d’une relative autarcie, ce qui la met à l’abri des pressions mondialistes, même si cela peut freiner certains aspects de son développement.

De plus, et malgré l’effondrement « gorbatchévo-eltsinien » des années 90, l’essentiel des forces productives industrielles qui ont pu être restaurées, et notamment sur le plan militaro-industriel, sont un héritage à la fois économique et culturel de l’URSS. Et sur le plan social aussi, dans la mesure où ces forces productives reposent encore essentiellement sur le travail productif humain, contrairement à ce qui se produit aujourd’hui en Europe occidentale, et surtout en France, par exemple !

De sorte que même si les acquis sociaux de l’époque soviétique ont en grande partie disparus la bourgeoisie nationale et la classe ouvrière, encore très nombreuse, ont des intérêts communs dans la survie de cette économie nationale, comme on a pu le voir, de façon caractéristique, au Bélarus, où la classe ouvrière a massivement refusé de suivre les agitateurs « gauchistes » et « démocrates » pro-occidentaux, qui les menaient, en pratique, à la ruine de ce tissu industriel particulier, et encore imprégné, dans son fond culturel, des valeurs soviétiques.

En Russie, où la conflictualité sociale est plus élevée, du fait d’une plus grande rémanence de la bourgeoisie comprador, le KPRF(*) semble néanmoins avoir trouvé la bonne ligne d’équilibre entre les justes revendications des classes populaires et la défense primordiale de la patrie Russe indépendante et Résistante, face au fascisme et au mondialisme.

Grâce à la résistance des bourgeoisies nationales en Russie, au Bélarus, et d’autres force sociales, au premier rang desquelles la majorité du mouvement communiste russe et bélarusse, à la fois ML et patriote antifasciste et antimondialiste, il y a donc une sorte de brèche historique exceptionnelle qui s’est ouverte, dans un contexte par ailleurs mondialement hyper défavorable aux forces sociales progressistes.

Les force sociales qui formaient traditionnellement la base de soutien des idées progressistes et révolutionnaires, en Occident, ont clairement dégénéré, avec l’évolution de la stratification sociale, au point de devenir en pratique des forces réactionnaires, entièrement dépendantes de la mondialisation banco-centraliste, même si elles continuent à se dissimuler sous les oripeaux écolo-gauchisants de la bobocratie, mélenchonienne et autres.

Regarder en face ce chiffre de 1,21%, sans ciller, sans « détourner la tête », d’une manière comme d’une autre, c’est le premier pas et la condition nécessaire d’un retour au réel des consciences politiques qui se veulent simplement progressistes, résistantes, et en fin de compte, révolutionnaires, par rapport au nouvel ordre mondial banco-centraliste en train d’abattre sa chape de plomb « informatique » sur la planète.

Ce que nous dit ce chiffre de 1,21%, ce n’est pas la disparition du prolétariat, mais la réalité de sa transformation profonde, en termes de stratification sociale, sous la poussée des forces productives modernes.

Il serait donc plus que temps de s’en aviser.

La lutte homérique du peuple russe et de ses alliés, bélarusses et autres, nous offre une « seconde chance », quasi inespérée, dans ce contexte de mondialisation banco-centraliste, de redonner du sens à notre lutte sociale en France.

On peut la saisir, ou non. Telle est la seule question qui vaille, aujourd’hui !

Luniterre

 

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( * « Mobilisation en Russie : une gauche critique constructive, qui ne mélange pas les priorités ! »

http://cieldefrance.eklablog.com/mobilisation-en-russie-une-gauche-critique-constructive-qui-ne-melange-a213265217 )

 

 

 

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POUR ALLER PLUS LOIN SUR LE BANCO-CENTRALISME >>>

 

Dette banco-centralisée : quand c’est fini, ça recommence…!

http://cieldefrance.eklablog.com/dette-banco-centralisee-quand-c-est-fini-ca-recommence-a212959483

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Face au banco-centralisme : pleurnicher, rêver, ou agir ? Que faire ???

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12242

 

Pour info : un courtier US en métaux précieux nous explique de l’intérieur même du système le principe banco-centraliste du nouvel ordre mondial, depuis 2008 déjà !

http://cieldefrance.eklablog.com/pour-info-un-courtier-us-en-metaux-precieux-nous-explique-de-l-interie-a212882787

 

Charles Gave Vs Banques Centrales : un match au cœur du système de domination de classe ! Quelles conséquences pour les luttes sociales ?

https://mai68.org/spip2/spip.php?article12016

 

Du village primitif au monopole banco-centraliste, cinq formes du capital et trois stades du capitalisme

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/du-village-primitif-au-monopole-241522

 

La fin du capitalisme signifie-t-elle nécessairement la fin du système de domination de classe ?

http://mai68.org/spip2/spip.php?article11679

 

Le Crime du Garagiste” – Le Casse Banco-centraliste !

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-crime-du-garagiste-le-casse-231389

 

« Great Reset » : le banco-centralisme est-il un « complot pervers » ou simplement la conséquence incontournable d’une évolution systémique ?

http://interfrsituation.eklablog.com/great-reset-le-banco-centralisme-est-il-un-complot-pervers-ou-simpleme-a209547684

 

« Aux âmes damnées (…du banco-centralisme), la valeur n’attend point le nombre des années (…pour disparaître !)…

http://interfrsituation.eklablog.com/aux-ames-damnees-du-banco-centralisme-la-valeur-n-attend-point-le-nomb-a210192128

 

« Merveilleux » Monde d’Après : face à l’émergence du banco-centralisme, quelle forme de Résistance ?

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/merveilleux-monde-d-apres-un-225066

 

Paradoxe et suspense économique en 2021 : le Capital atteindra-t-il, ou non, le Nirvana par la Dette Mondiale ?

http://interfrsituation.eklablog.com/paradoxe-et-suspense-economique-en-2021-le-capital-atteindra-t-il-ou-n-a209197288

 

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EN RÉPONSE AU CAMARADE DO,

http://mai68.org/spip2/spip.php?article13007#forum10925

ET POUR FAIRE AVANCER LE DÉBAT !!!

 

Bonjour, camarade Do !

Effectivement, tes remarques ont le mérite de faire avancer le débat en reprécisant la réalité des choses.

Tout d’abord, il faut en revenir à la définition de base de la notion de classe ouvrière, en ce qu’elle est distincte de la notion de prolétariat en général, mais ne se limite pas non plus aux ouvriers d’usine. Il y a quantité de métiers d’ouvriers, en dehors de l’industrie, et pas seulement dans le bâtiment et l’agriculture.

Il y a tous les secteurs de l’entretien, que ce soit nettoyage, pour les moins qualifiés, souvent des femmes, et tous les métiers, parfois encore artisanaux, de la réparation, du transport, etc…, qui sont classés comme services, et donc assimilés au secteur tertiaire. Il y a donc logiquement une partie de la population qui appartient à ces deux catégories, classe ouvrière et secteur tertiaire, sans évidemment pour autant que ces catégories ne soient strictement identiques, tout comme prolétariat en général et classe ouvrière, en particulier.

Ici, l’étude ne porte donc, par définition, que sur la seule catégorie dont elle est l’objet, la classe ouvrière, mais dans toutes ses composantes, néanmoins, et de façon logique.

C’est ce que représente le graphique, selon son intitulé, et non une représentation « stratigraphique », en quelque sorte, de l’ensemble de la population d’Île de France.

Ce qui est évidemment intéressant à préciser, c’est l’évolution du rapport de proportions avec le temps, depuis 1968.

Et particulièrement révélateur de l’évolution générale de la société française.

Le problème, que tu perçois également, reste la notion de « Région Île de France » elle-même, qui n’existait pas, en tant que « collectivité locale », en 1968. Mais le travail de recoupement des données départementales est possible, vu que le redécoupage était déjà effectif en 1968. D’où l’intérêt de cette étude, et si l’on se rapporte au document complet dont ce graphique fait partie, on peut trouver la réponse à cette question aussi :

 

« Sept fois moins d’ouvriers dans l’industrie en 50 ans

« Au cours des 50 dernières années, le nombre d’ouvriers a diminué de près de moitié dans la région. Cette baisse est essentiellement due aux emplois industriels. En effet, sept fois moins d’ouvriers travaillent dans l’industrie en 2018 qu’en 1968. Seulement 13 % des ouvriers franciliens exercent dans ce secteur en 2018, ils étaient 52 % en 1968. La forte baisse d’effectifs tient notamment au phénomène de désindustrialisation à l’œuvre depuis les années 1970 et particulièrement important dans la région. La proportion des emplois d’ouvriers dans l’industrie est ainsi nettement moindre qu’en province (28 %). Entre 1968 et 2018, le nombre d’emplois d’ouvriers du secteur tertiaire a augmenté de 130 000 dans la région. Avec l’essor des échanges commerciaux et le développement de la sous-traitance, les emplois d’ouvriers se sont développés dans les transports, la logistique, le nettoyage et les services. En 2018, en Île de-France, sur dix ouvriers, sept travaillent dans le tertiaire contre cinq en province. »

http://ekladata.com/xqET9SMaFNU640zn0SYlY9-c1pk/ETUDE-INSEE-IDF-PROLETARIENNE.pdf

 

Ce doc fourmille donc de données passionnantes pour l’analyste réellement marxiste, c’est-à-dire matérialiste dialectique, qui ne se paye pas de mots, même vaguement « marxiens » et/ou « marxisants », genre mélenchoniens, mais cherche simplement à comprendre l’évolution réelle de la société contemporaine.

Il aborde donc ici également ce que l’on peut qualifier de dichotomie paradoxale, car, tout étant relatif, la « province » est moins désindustrialisée que l’Île de France, même si, globalement, encore en moins bon état de développement économique et social.

Malgré cette évolution drastique, je pense toujours qu’un travail politique révolutionnaire en direction du prolétariat industriel est nécessaire et même vital, mais c’est ce que plus personne ne fait, se contentant de parler encore parfois de la classe ouvrière de façon quasi mythique, et sans avoir la moindre idée de son évolution réelle, on le voit bien aujourd’hui.

Les seules tentatives qui ont été faites restent celles de la GP, après Mai 68, mais sur une base politique pour le moins très confuse et sans perspective durable. En ce sens LO semble faire un peu mieux, dans la durée, mais sur une base essentiellement réformiste, « Programme de Transition » trotskyste oblige.

Alors que la situation actuelle montre précisément à quel point économie et politique sont liées, et à quel point au-delà de la formulation des revendications immédiates il est possible et même nécessaire d’avancer les revendications politiques qui créeront les conditions indispensables de la réelle satisfaction des revendications sociales, même les plus urgentes.

Le prolétariat industriel, désormais ultra-minoritaire, peut néanmoins, s’il parvient à se réunifier comme force sociale et politique, devenir en quelque sorte le levain d’une unité prolétarienne et populaire bien plus large, sur la base d’une plate-forme revendicative unitaire, à la fois économique et politique.

Luniterre

 

PS : Dans l’article, effectivement, et pour faire court, je ne suis pas rentré dans un historique détaillé de l’évolution des forces sociales qui restent à la base de la « gauche » française actuelle. En pratique, la « déconnexion » de ces forces d’avec le prolétariat industriel a non seulement « suivi » la désindustrialisation, mais l’a même, dans bien des cas, carrément précédée.

Pour être précis, il faut donc dire que la dégénérescence de ces forces sociales est allée de pair avec leur déconnexion d’avec le prolétariat industriel.

 

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